CECI EST MON CORPS: 1ère création du projet NOUS

CECI EST MON CORPS INVIT LECTURE

Ceci est mon corps est une commande d’écriture à l’autrice Marie Dilasser. Elle est la première pièce d’un cycle de créations, qui propose un voyage du Je au Nous.

CRÉATION 2023/ 24
Durée prévue : 55 min
Age : Tout public à partir de 13-14 ans ( 4°)
Thème exploré : mon rapport et relation à mon corps
Lieux de représentation envisagés : Espace public (jardins, cours, places …) à proximité d’une
verticalité ( arbre, poteau, réverbère…) et d’une perspective
Dispositif scénique : des cadres auto-portés, lumières intégrées
Implantation du public : arc de cercle frontal

ÉQUIPE DE CRÉATION :
Texte : commande d‘écriture à Marie Dilasser
Mise en scène : Claire Engel
Jeu : Charlotte Daquet
Scénographie et construction : Emmanuelle Debeusscher
Régie générale et conception lumières : Christophe Mazet
Costume : Cathi Sardi
Regards extérieurs : Yaëlle Antoine, Sophie Lagier, Philippe Goudard
Photos : Marc Ginot
Captations : Laurent Rojol
Administration de production et diffusion : Leïla Cossé

Équipe prévue en tournée : 3 à 4 personnes (1 actrice, 1 metteuse en scène, 1 régisseur.se + 1chargé.e de production)
Production : Chagall sans M

Coproduction et préachats confrmés : l’Atelline, lieu d’activation Art & Espace public – Montpellier ; le Périscope – Nîmes.
Aide à la résidence : DRAC Occitanie, Mairie de Montpellier, ENSAD Montpellier
Aide à la Création : Région Occitanie

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« Admettons que le sujet politique, c’est nous.

La première personne du pluriel a ceci de particulier, par contraste avec la première du singulier, qu’elle permet une variation permanente d’amplitude, puisqu’elle peut désigner aussi bien « toi et moi » que la totalité de ce qui vit, et au-delà. »

Tristan Garcia, NOUS  

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INTENTION DU PROJET GLOBAL
Le sujet de réflexion central de ce nouveau projet est le « nous ».
Se dire d’un « nous » vient d’un ressenti d’appartenance à un groupe. Ce ressenti participe à comment je me définis dans le monde par mes choix et mes héritages, tout au long de ma vie. Chaque « nous » que je vais épouser induit mon adhésion totale à un groupe, participe à ma propre re-connaissance.
Mais comment parler du « nous » ? Quel serait le lien le plus étroit entre les êtres humains qui permettrait le point de départ d’une narration, qui sous-tendrait cette recherche autour de ce qui fait « nous » ? De ce qui fait Humanité ?
Qu’elles soient politiques, religieuses, scientifiques, économiques, humanistes, il me semble que les croyances nourrissent les imaginaires, aident à vivre parfois, peuvent diriger mes choix. La croyance est
une verticalité autour de laquelle vont s’agréger tous les particularismes qui me composent. De plus, ce en quoi je choisis de croire, au-delà de celles dont j’ai héritées par mon contexte familial et culturel agira
en gouvernail.
Et l’endroit du choix est actif. Car croire en un « nous » signifie aussi pouvoir ne plus y croire, le repenser, le mettre à distance, voire le démolir pour en reconstruire un propre, plus à mon image.
L’axe puissant des croyances sera ainsi le fl rouge du projet dans son ensemble, autour duquel la dramaturgie du projet va s’écrire.
Nous articulons, donc, les différents épisodes du cycle de créations de NOUS autour de l’axe des croyances et des errances qu’elles impliquent, et pour la mise en route du voyage, l’individu·e face à soi, et ce soi face au Monde, sachant et inculte.
En quatre temps. En quatre lieux.
Quatre récits comme autant d’étapes d’un voyage du « je » au « nous », qui impliquent des lieux différents. Le projet politique de dire naîtra surtout du choix de lieu « d’où je parle »
Car, si le « comment dire » pose la question de l’universel et de l’intime, le lieu d’où émergera la parole questionne le lieu-même de la représentation, du théâtre, aujourd’hui. Et la dimension critique de toute au « nous », le « nous » final prenant tout son sens dans l’espace du théâtre, pour le rendre à lui-même, à sa fonction première : le lieu d’un possible partage, d’un « nous » possible.

Premier temps du voyage :

INTENTION DE CECI EST MON CORPS
Nous partons de la plus petite contraction du « nous », le « je ».
Dans ce temps du « je » s’incorporant à un « nous », mon corps est central et curseur du monde : il est le lieu d’où tout part et où tout revient, c’est le lieu que j’habite en permanence et qui m’accompagne partout.

«Ceci est mon corps », un titre évocateur. Quelle est la relation intime que j’entretiens à mon corps, à ma santé, jusqu’à l’affirmation de leur propriété comme étant les miennes et non celles de la science ?
Que connais-je de mon corps ? Quelle est la relation intime que j’entretiens à lui, à son développement, ses changements, altérations, et à sa déchéance ? Qu’en connaissent les autres qui parfois l’objectifient ?
Ici se pose clairement un point de tension universellement partagé, entre la connaissance et l’ignorance, entre le diagnostic et l’expertise scientifiques et l’intime conviction.
Se soigner, être soigné·e, et comment. Franchir les étapes de son corps soumis au regard de l’autre.
Ce premier temps mettra en scène une femme dans une parole intime délivrée dans l’espace public. Le corps de la femme porte en soi le sujet et l’objet, l’intime et le sociétal, la notion d’intégrité, celle du libre-arbitre. L’asymétrie biologique n’a d’égale que l’asymétrie de jugement sur lui.
Dans l’acte politique de représenter, je rassemble le pluriel entre vie intime, vie fantasmée et signes esthétiques et politiques : identité et questionnement, lieux d’écriture et époques en résonance.

crédit photos : Marc Ginot


Une femme regarde une poule, et elle la fait parler. Et de ce que lui dit la poule, la femme se met à revoir sa vie organique et physique ; à partir des révélations de la poule, la pensée de la femme s’enclenche ; elle veut nommer, trouver les mots justes pour décrire l’intérieur de son corps ; son corps exposé au regard des spécialistes : parents, médecins, hommes dans la rue ; son corps qu’elle va réinventer, réinventant ainsi sa manière propre d’entrer en relation au monde.

Il y a de la surprise dans le texte de Marie Dilasser, on pourrait croire de la folie. Mais tout ce qui se dit ici émerge de l’expérience d’un vécu et d’un ressenti. Il n’y a pas de fard. La langue est fluide, continue, s’adresse à soi, à personne et à tous.tes. Si j’écoute bien cette langue, j’entends la mienne cachée quelque part.

Faire le chemin de la connaissance de son propre corps, par la parole qui s’invente en sortant d’un trop-plein, adressée. Cette parole circulaire, libérée du tabou, surgissante, inévitable, qui se dévide dans une fugacité, c’est la nôtre.

Ceci est mon corps est une commande d’écriture à l’autrice Marie Dilasser. Elle est la première pièce d’un cycle de créations, qui propose un voyage du Je au Nous.

Marie Dilasser est autrice, elle s’inscrit dans une démarche de « queerisation » du langage et des corps, ses textes sont principalement écrits pour le théâtre, ils sont mis en scène (entre autres) par Hélène Soulié, Michel Raskine, Laëtitia Guédon, Laurent Vacher, Blandine Pélissier et publiés aux éditions des Solitaires intempestifs, Quartett, Espaces 34 et Lansmann.

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